L'estomac du cheval

L'estomac du cheval

L’estomac est le 3ème compartiment de l’appareil digestif après la bouche et l’œsophage. Il se trouve sous les côtes thoraciques légèrement à gauche presque à la verticale de la selle du cavalier.

Il possède une entrée, le cardia et une sortie, le pylore. L’estomac du cheval est divisé en 2 parties :

- partie glandulaire, rouge et recouverte de mucus, il sécrète un suc très acide,

- partie non glandulaire – appelée également partie squameuse - qui possède un pH plus élevé presque neutre.

La partie glandulaire digère les protéines et les sucres. L’estomac du cheval ne sert pas à digérer les fourrages. Plusieurs dizaines de litres de sucs gastriques sont produits en continu chaque jour.

La partie non glandulaire sert de réservoir aux aliments.

Le volume de l’estomac oscille entre 8 et 15 L. Sa forme en J ne permet pas son remplissage total, il est considéré comme plein lorsque les deux tiers sont remplis. Le cheval doit donc prendre des petits repas régulièrement. Les aliments ingérés y séjournent entre 30 min et 3 h, il se vidange au fur et à mesure de l’ingestion des aliments.

Le cheval ne peut pas vomir car le cardia - qui sert de porte d’entrée aux aliments - est fermé de manière étanche et ne laisse pas sortir ceux qui sont dans l’estomac. En effet, la capacité de contraction du cardia est très supérieure à celle du chien ou du chat qui vomissent très facilement.

Des micro organismes vivent dans l’estomac du cheval comme dans le nôtre, cette flore participe à la digestion des sucres simples et de l’amidon. Lors de régimes riches en amidon et pauvre en fibres (comme une consommation importante de concentrés), une fermentation microbienne se développe dans l’estomac. Les produits issus de cette fermentation, comme les acides gras volatiles et l’acide butyrique en particulier, augmentent l’acidité de l’estomac. Le cheval n’ayant pas assez de fibres ne produit pas assez de salive pour corrigé cette acidité. Ce phénomène rend le cheval particulièrement sujet aux ulcères qui peuvent toucher les deux parties de l’estomac. La partie non glandulaire est souvent plus touchée, cela représente 8 cas sur 10. Les chevaux de sport et de courses sont souvent les plus touchés du fait du stress occasionné par leur mode de vie (nombreux déplacements, alimentation riche en concentré, vit au box …). Les chevaux recevant des anti-inflammatoires sont plus sujets aux ulcères gastriques.

Les symptômes occasionnés par les ulcères gastriques sont souvent de l’amaigrissement, un appétit capricieux, un grincement des dents, des bâillements ou une agressivité lors du sanglage.

La gastroscopie demeure l’examen de choix pour visualiser les ulcères de l’estomac et déterminer leur gravité ainsi que leur ampleur.

Afin d’éviter l’excès d’acidité, le cheval doit avoir accès au fourrage en continue pour stimuler la mastication et donc la production de salive. Les périodes de jeun doivent être courtes, 6h au plus. Les repas de concentrés doivent être fractionnés pour juguler la fermentation et leurs conséquences et doivent toujours être apportés après le fourrages. De plus, remplacer une partie des concentrés par de l’huile végétale semble diminuer l’acidité et prévenir les lésions engendrées. Enfin, il semblerait que chez les chevaux de sport, deux jours de repos par semaine réduisent l’apparition d’ulcères.